1952 NEVENOE gravure en bichromie

Titre : Nevenoe roue kontan ar Vretoned (NEV)

Édition : XL

Auteur : Xavier de Langlais

Illustrateur : Xavier DE LANGLAIS

Type de publication : Tirages en serie (TS)

Gravure sur linoleum

Type d’édition : Edition originale  (EO)

Langue : Breton

Année de publication : 1952

Dimensions : 24.5 x 32 cm

Synopsis : gravure sur linoleum

LANGLAIS Xavier (de) (1906-1975) – Névénoé. Gravure sur linoleum, signée, justifiée x / 975 et datée 28/06/1952. 32 x 24,5 cm. Un exemplaire similaire est conservé au Musée breton de Quimper. Provenance de la famille de l’artiste.

Code XL : TS-XL-NEV-EO-1952

Un exemplaire  exposé au parlement de Bretagne Juillet 2023 pour le centenaire de Seiz Breur.  Vendu 540 €

Un autre exemplaire vendu le 9/8/23 à la Baule signé et numéroté

Voir dans le même thème en 1932 pour la revue Feizh a Breizh : Biz Nevenoe   

Qui est Nominoe ?

Dans l’Histoire bretonne, quelques grands noms ont traversé les siècles mais peu peuvent se vanter d’avoir eu un impact aussi conséquent pour l’Histoire de la Bretagne que Nominoë, Roi de Bretagne. En 1857, Arthur de la Borderie, référence historique de Bretagne, exprimait aux assises de l’Association Bretonne son « étonnement de ne voir aucun signe rappeler aux générations qui se succèdent le souvenir du grand homme dont la politique et l’épée firent au IX°Siècle de la Bretagne ce qu’elle était encore en 1790 » [1]. De fait, si la statue a bien vu le jour, il a fallu attendre 2018 pour voir enfin l’inauguration du Mémorial Nominoë, à Bains sur Oust. 1167 ans après sa mort… **

Né à l’aube du IX°Siècle dans le Comté de Vannes, Nominoë vient au monde dans une Bretagne au bord de l’effacement. Pépin le Bref avait conquis Vannes en 753, et organisé la première Marche de Bretagne qui regroupait Vannes, Rennes et Nantes. Confiée aux sénéchaux et aux préfets, dont le plus célèbre sera Roland, de la fameuse Chanson du même nom, la Marche de Bretagne sert surtout à la fin du VIII°Siècle de base franque pour les attaques régulières contre la Bretagne.

Ainsi, par sept fois, le Roi des Francs, l’Empereur d’Occident Charlemagne et son fils Louis I°Le Pieux essayeront de soumettre totalement les bretons (786, 799, 811, 818, 822, 824, 825 et 830), avec un succès particulièrement notable de la campagne de 799. Les Annales du Royaume franc indiquent même que « Toute la Bretagne est sous domination franque, ce qui ne s’était jamais produit auparavant ». Les Bretons sont alors partagés entre deux choix : les premiers défendent la réunion de toutes les forces sous l’autorité d’un Roi breton, tandis que les autres tendraient à négocier avec les Francs, se soumettant au pouvoir politique franc pour protégeant la réalité du pouvoir par la noblesse bretonne. La Bretagne tente de s’unifier derrière la bannière du Roi Morvan, mais celui-ci meurt en 818 aux environs de Langonnet, et son successeur Wiomarc’h sera tué quelques années plus tard, en 825.


Dessin de Nominoë – Xavier de Langlais

La campagne de 818 est importante à plus d’un titre : non seulement elle fut réalisée par Louis Le Pieux lui-même, ce qui souligne l’importance de la défense bretonne, mais surtout elle est l’occasion pour le Roi carolingien de renforcer ses liens avec l’Eglise bretonne, par le renforcement de l’Abbaye de Landévennec et le développement d’autres abbayes, comme celle de Redon. Ceux-ci prirent par exemple la règle de Saint Benoit pour se conformer aux désirs de l’Empereur franc…

[1] Nominoë, Roi des Bretons armoricains, Erwan Berthou

Nominoë et l’Eglise

 

Depuis quelques années, certaines récupérations politiques de la figure de Nominoë ont voulu le présenter comme la consécration de la résistance païenne bretonne face au catholicisme franc, de la victoire du paganisme celte face à la Croix romaine. Or, rien n’est plus faux dès lors que l’on étudie un tant soit peu les relations de Nominoë avec la Foi catholique et l’Eglise, sans compter son conseiller Saint Conwoïon, fondateur de l’Abbaye bénédictine de Redon.

Il est d’abord important de préciser qu’au VII°siècle, « l’épine dorsale de l’église séculière au temps de Nominoë est constituée par les prêtres de paroisse, et par eux seuls. »[1]. Les évêques ont une place particulière dans l’édifice de l’Eglise bretonne : rattachés à l’archevêché de Tours, les évêques ont plus une place politique qu’une place apostolique. Au début du VII°siècle, la plupart de ces évêques bretons sont acquis à la cause franque, notamment à Quimper, Vannes, Saint Pol de Léon et Dol de Bretagne. C’est pour cette raison que Nominoë, en 848, envoie une délégation menée par Saint Conwoïon vers le Pape Léon IV pour lui demander la déposition de certains évêques, et ainsi assurer la pérennité de l’émancipation bretonne. Le Pape lui recommande de tenir un Synode, lui offre quelques reliques de Saint Marcellin, mais ne soutient pas pleinement la demande du Duc breton. De fait, sur conseil de Saint Conwoïon, Nominoë tente alors un coup de force et réunit un concile breton à Coitlouh qui dépose quatre évêques (Susan de Vannes, Félix de Quimper, Salocon de Dol et Libéral de Saint-Pol), et initie les démarches pour « ériger le siège de saint Samson en métropole ecclésiastique de Bretagne. »[2].

On imagine aisément les conséquences de ce coup de force au niveau diplomatique avec le Royaume Franc, l’archevêché de Tours et le Saint Siège, et le nombre de textes écrits à cette époque dénonçant le Duc Breton est assez éloquent. Toutefois, ces démarches montrent certes la volonté politique du Tad ar Vro d’émancipation bretonne, mais surtout l’attachement de Nominoë à la Foi catholique : « Une première constatation doit être dressée avec force : les Bretons de Nominoë sont chrétiens. »1


Sacre de Nominoë, accompagné de Saint Conwoïon

[1] CASSARD, Jean-Christophe. Chapitre 10. L’Église dans le siècle In : Les Bretons de Nominoë [en ligne]. Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2003

[2] Pocquet du Haut-Jussé (Barthélemy), Les papes et les ducs de Bretagne, tome I

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