Dernière expertise pour le CENTENAIRE AR SEIZ BREUR 1923 – 2023
À Quimper, une journée d’expertise autour du mouvement artistique breton du Seiz Breur
Ce jeudi 27 avril 2023, au musée de la faïence, à Quimper (Finistère) des commissaires-priseurs organisent une expertise d’objets liés au mouvement Seiz Breur. Ouvert à tous.
Seiz Breur, les Sept frères en breton, quèsaco ? C’est un mouvement artistique né en Bretagne en 1923, sous l’impulsion de Jeanne Malivel. Des artistes et artisans qui ont réenchanté les objets du quotidien, dans plusieurs domaines : architecture, sculpture, musique, céramique, littérature, peinture. Suzanne Candré-Creston, René-Yves Creston, Xavier de Langlais, Joseph Savina, Pierre Péron… De l’expo internationale des arts décoratifs à Paris, en 1925, où le travail de Seiz Breur sera médaillé d’ailleurs, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, le mouvement a essaimé et compté pas loin d’une soixantaine de noms, connus ou pas.
Dans la forme, la typographie, on a souvent parlé d’art déco breton dans la mouvance du Bauhaus allemand et de Arts and craft anglais.
Cette année, nous célébrons le centenaire du mouvement. Une belle exposition à Paris, des publications avisées. Un regain d’intérêt pour ce patrimoine, notamment dans les jeunes générations, remet en lumière un style, une époque, qui, sans tomber dans l’oubli, s’effaçait de la mémoire collective.
La faïence, « vecteur incroyable »
Des commissaires-priseurs s’associent pour célébrer ce centenaire. Des expertises ont débuté en février dans toute la Bretagne. L’occasion pour les gens en possession d’un objet, du vase au meuble, de le faire estimer. Rennes enchères, Thierry-Lannon et associés, Salorges enchères marchent dans le même sens pour authentifier des objets dans toute la Bretagne. Une exposition sera visible du 8 au 13 juillet au parlement de Bretagne, à Rennes, avec une vente le 13 juillet.
Quimper est la dernière date de ces expertises. « Ce sont souvent de belles rencontres, note Sandy Surmely, commissaire-priseuse qui sera au Musée de la faïence à Quimper, en compagnie de Carole Jézéquel et Marie Le Bot, elles aussi commissaires-priseuses. Les personnes viennent avec des pièces familiales qui ont une valeur sentimentale. Des objets ou des meubles commandés à l’époque par des familles d’intellectuels engagés. À l’époque, il fallait sans doute avoir un petit grain de folie pour passer de telles commandes ! »
La faïence est également emblématique de l’expression d’une identité bretonne modernisée. « C’est un vecteur incroyable du mouvement, un médium très diffusé, notamment à Quimper, avec la faïencerie. »
Pas forcément connu du grand public, le Seiz Breur reprend des couleurs et rayonne de nouveau cent ans après sa naissance. Comment l’expliquer ? Pour Sandy Surmely, « beaucoup de personnes redécouvrent fièrement la culture bretonne, des gens qui vivent ailleurs, aux racines bretonnes, qui redécouvrent aussi la langue bretonne et une certaine esthétique. Il y a beaucoup d’amateurs éclairés qui collectionnent les pièces rares. Pour le côté breton, avec des Parisiens ou des personnes à l’autre bout du monde. Et puis, l’aspect universel, du bestiaire, de l’iconographie bretonne, intéresse toujours. Le style épuré, avec des couleurs, un mariage subtil entre la force de la tradition et une relecture dépoussiérée de cette tradition plaît énormément ».
Si le mouvement prend fin en 1947, l’aura des Seiz Breur éclaire encore le travail des jeunes créateurs et designers d’aujourd’hui.
https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/a-quimper-une-journee-dexpertise-autour-du-mouvement-artistique-breton-du-seiz-breur-7b4030b0-e340-11ed-a544-66056eec5fd3
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