L’apothicaire – toile de 1938

NP-H-Py-Chaumiere-Dos-Apot-DS 1938
TECHNIQUE :  HUILE sur toile (H)
THEME :  Au dos du PAYSAGE DE CHAUMIERE  (Py-Chaumière)
DESCRIPTION :   toile de 1938 représentant un apothicaire broyant des produits dans un mortier. Au dos se trouve une Chaumière de Surzur probablement le Manegwen, 
Elle était recouverte d’essai de peinture et a été restaurée par Odile de Combourg,
PRECISION : 1938 l’apothicaire et au dos la chaumière
TAILLE ORIGINAL : 73 X 60
COLLECTION : FAMILLE

Extrait du journal de l’artiste 

Apothicaire.

28/09/1938

Cherché ce matin, la composition d’un apothicaire au travail… pas avec un clystère quand même. La composition étant venue très vite, j’ai commencé dès cet après-midi, l’ébauche sur toile. J’ai cherché et trouvé je crois un contraste amusant dans la matière du visage et des bocaux. Je commence vraiment à me  sentir à l’aise le pinceau à la main. Le résultat est bon ou mauvais, suivant les jours mais après des années de difficultés, qui me gâtaient la joie de peindre, j’en arrive enfin à peindre comme on respire.

Faudra-t-il quitter tout cela dès demain ?( réquisition des chevaux et des hommes).

06/10/1938

Enfin ébauché et presque achevé mon tableau d’un pharmacien sur ses fioles. Le titre fera toujours un peu sourire, rien ne semble moins pictural. Je me suis vengé du ridicule supposé du sujet, en le traitant vraiment en peintre. J’ai trouvé là , pour la première fois, à ce degré, une certaine matière très grasse, faite de petites touches épaisses qui à distance se fondent en une sorte de grasse tapisserie très décorative. L’harmonie est à dominante rouge, brun rouge grenat.

Sur l’ébauche avec les couleurs de base habituelles, j’ai rehaussé par quelques touches de J de cadmium et de rouge de cadmium, qui ont fait jouer le reste. C’est bien la première fois que j’étends ma gamme sans fausse note.

24/01/1939

Il y a un autre travail dont j’étais plus que las : mon “pharmacien”. J’ai pris, hier, la meilleure solution, celle d’oublier cette première interprétation, bien partie d’abord, puis gâchée et de tout recommencer. Cette belle résolution courageuse m’a réussi, esquissée hier, achevée ce soir, une nouvelle toile sur cet ancien motif, vu sous un autre angle. Tout en étant peinte grassement, cette toile n’atteint pas à la lourdeur de métier de la précédente, la facture en est surtout moins artificielle. Du point de vue de la couleur, c’est je crois ma plus forte symphonie barbare en rouge grenat et vert, fond sur lequel s’enlèvent le visage et les mains très ocrés. Je suis retourné à ma “palette normale” sans autre rouge qu’ocre rouge et rouge anglais, sans autre jaune que de l’ocre. Périodiquement j’essaie de l’enrichir… et chaque fois, je reviens à l’essentiel qui me suffit.

28/01/1938

Reçu hier, une lettre de Mr Kerleveo, mon “pharmacien”. Sa toile l’a enthousiasmé !… Et il me l’a écrit si simplement que j’en ai éprouvé un vrai plaisir. Après m’être donné le plus grand mal sur ma première version, je crois m’être tiré très honorablement de la seconde, peinte “d’un coup”.

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