1936 CHOEUR DE LA CHAPELLE ST JOSEPH de LANNION (22)
Titre : CHOEUR DE LA CHAPELLE ST JOSEPH de LANNION
Édition : Oeuvre monumentale
Auteur : Collège St Joseph de LANNION
Illustrateur : Xavier DE LANGLAIS
Année de réalisation : 1936-1937
Dimensions : 8.50 m de haut par 6.60 m de large (à confirmer)
Description : Choeur de la chapelle réalisé par Xavier de Langlais : en 1937
Histoire de cette commande :
James Bouillé, architecte de la chapelle fonde en 1929, avec Xavier de Langlais, « l’Atelier Breton d’Art Chrétien » ou en breton « An Droellenn » la spirale qui aura pour spécificité le renouvellement de l’art religieux en Bretagne . Cette chapelle en est l’illustration avec tous les métiers d’art qui sont représentés. C’est dans un même esprit qu’ils travailleront à la construction et la décoration de cette chapelle en 1936 et 1937.
La doctrine de l’atelier se résume ainsi « S’inspirer de la tradition bretonne authentique qui créa sur notre sol cette floraison de chefs d’œuvres religieux qui font sa gloire et la rénover dans un sens moderne en conformité avec l’esprit liturgique le plus pur. »
« Le Supérieur du Collège de Lannion m’a confirmé la commande d’une grande décoration pour sa chapelle. Je peux presque dire, de la décoration complète de la chapelle, puisqu’il m’a demandé d’harmoniser l’ensemble des peintures, vitraux etc… »
« C’est pour le moment ma meilleure chose, à beaucoup près. Je le dis toujours de mon dernier travail. Et chaque fois j’ai raison !!! Aux yeux des autres comme aux miens. C’est la terrible preuve par neuf, des progrès à accomplir encore. Pour la première fois, je m’exprime presque pleinement dans certaines parties. Quelle leçon qu’un pareil travail ! Aurai-je deux fois dans ma vie une aussi belle occasion de me révéler ! » (Extrait du journal d’artiste)
Code GW : OM-CHOE-LAN-1936
Mars 1936 : commande de la décoration du choeur et probablement du chemin de croix par l’abbé Le Mercier supérieur du collège.
Octobre 1936 à Août 1937 il prépare les esquisses et leur agrandissement sur papier
“22/10/36 Retour de Lannion. Le chantier est Magnifique, qu’en sortirai-je ? C’est mon premier grand travail : 35 mètres carrés à couvrir d’une seule composition.”
Réunion de chantier fin 1936 ou début 1937 : Paul Rault (vitrail 1G) James Bouillée (architecte 2G) Charles Kerambrun (en haut à g.),–Abbé Le Mercier, inconnu,Ch Le Bozec (sculpteur) à d., X. de Langlais à droite au bout.
“09/04/37 Retour de Lannion dimanche soir. Dans l’ensemble ma maquette a plu, quelques critiques justes dont je tiendrai compte, (trop peu de personnages, impression de vide).. Je suis bien décidé à désarmer par une longue patience. Exemple : les culottes de mes jeunes gens dans le bas de la composition, sont trop courtes, leurs cuisses musclées peuvent donner de mauvaises pensées, à qui grand Dieu ? Existe-t-il vraiment des esprits assez mal tournés pour se damner pour si peu de choses ? Le supérieur qui est un homme à l’intelligence très fine, était d’ailleurs un peu ennuyé de me suggérer cette retouche !
Durant cette semaine j’ai travaillé à meubler davantage ma composition sans toucher toutefois au groupe de la Sainte Famille qui était bien à sa place.
Agrandi le morceau de la Vierge et l’enfant. J’ai divisé mon panneau en 13 morceaux dont les plus importants mesurent 250 X 150 (largeur des rouleaux de papier bulle). Je peux dans mon atelier accoler 2 largeurs sur des panneaux de contreplaqués. Je ne sais encore comment je parviendrai à réaliser mes raccords entre les parties hautes et basses. Il me faut songer constamment à l’effet d’ensemble ainsi qu’à la déformation due à une ligne d’horizon placée très bas.”
Août 1937 Il commence à Lannion à décalquer en teille réelle sur le mur du Choeur Après 4 mois de travail, interrompu 2 fois pour visite urgente à son épouse malade, il achève le 16 Novembre 1937 cette grande composition.
13/08/37 Repris mes Scouts, presque entièrement. Ensemble achevé, ils ne cadraient plus. Pour dessiner mes autres morceaux, je les plaçais aussi haut que me permettait mon atelier, devant être vus d’en dessous. Pour mes scouts je les avais laissés au ras du sol, à leur véritable hauteur. C’est de là, je crois, que provenait cette difficulté que j’éprouvais à les camper. Pour saisir un morceau sans déformation, à court recul surtout, l’œil doit se trouver à la hauteur du centre de l’objet. En surélevant mes panneaux de 50 c je les ai critiqués beaucoup plus facilement et hier, dans ma journée, je les ai remaniés sans ces hésitations pénibles que révélaient mes premières compositions.
09/37 Repris ce matin le chantier abandonné. Le mur gardait à peine la trace des poncifs légers faits il y a un mois. Poncif, j’entends décalque comme pour St Christophe.
J’ai repris entièrement le dessin au trait dans ma journée à l’aide d’un crayon noir fixe. Puis ayant encore un peu de temps clair devant moi. J’ai peint sur une toile semblable à celle du mur, une réplique du visage de la Vierge. Cet échantillon me sera d’un enseignement précieux pour juger les modelés à distance car à cette échelle il faut tâtonner.
Ainsi que je le prévoyais, mes personnages, hauts cependant de 2m25, paraissent à peine grandeur nature sur ce grand mur. Quoi qu’il en soit, ma composition s’arrange vraiment dans le cadre. Jusqu’ici je n’ai rien eu à retoucher quant à la composition. Chaque morceau peint séparément prolonge bien l’arabesque suivant mon désir.
Un seul ennui dans l’exécution des grands morceaux muraux : L’échafaudage, à aucun moment la main n’est à la hauteur qu’il faut, c’est toujours aux endroits les plus gênants que passent les traverses ou les montants.
05/9/37 Autre ennui, propre celui-là, à ce travail en cours : trop, beaucoup trop, de curieux à suivre les étapes de la réalisation. Cela va devenir la vraie distraction du pays, pour moi aussi mais dans un autre sens. Pour un peu je collerais un écriteau sur la porte. “A ne revoir qu’après achèvement”. La porte de la chapelle !… Il n’y a pas de porte ! Et puis les ouvriers n’ont pas achevé leur part de travail, il faut bien qu’ils entrent et sortent.
*Aujourd’hui repris entièrement les contours au pinceau. Mes cernés sont faits d’outremer avec une pointe de terre de sienne brûlée pour laisser jouer des transparences bleuâtres.
Ai-je noté l’enduit de la toile ? 1 couche de céruse assez grasse + 1 couche d’apprêt pour fonds Lefranc. La seconde couche est passée depuis plus de 2 mois.
Je vais peindre cette décoration à l’huile mate Lefranc, comme St Christophe. Cependant pour obtenir une matité plus grande, j’ajouterais une proportion de ponce en poudre. J’ai fait à ce sujet des essais intéressants. L’aspect de cette peinture ainsi modifiée est beaucoup plus régulièrement mate, sans miroitement accidentel, ce qui sous certains éclairage est très important. Quant à la solidité, la ponce ne serait rien y changer étant supposée neutre (et d’après mes expériences de Kohanno, elle l’est réellement).
Illustrations associée(s) :
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Annexe(s) :
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