1936 CHEMIN DE CROIX de TREZELAN (22)
Titre : CHEMIN DE CROIX de TREZELAN
Édition : Oeuvre monumentale
Auteur : Paroisse de Trezelan (22) proche de Guiguamp
Illustrateur : Xavier DE LANGLAIS
Année de réalisation : 1936
Dimensions : 70*50 pour chaque station.
Nombre de stations : 14
Description : Chemin de croix réalisé par Xavier de Langlais : en 1936 pour cette église paroissiale. Il est assez ressemblant au premier chemin de croix de ce style réalisé pour Tremel (22) et contemporain de celui de La Baule (44) en 1936.
Dans son journal de peintre, Xavier de Langlais écrit :
26/12/35 Je pars demain pour Trézélan. Nouvelle demande de chemin de croix ! Je n’ai pas le droit de m’en plaindre. J’aurais aimé pourtant me reposer du chemin de croix de la Baule par un moins long travail.
30/12/35 Rentré hier soir de Trézélan. Accueil très délicat du bon Recteur. J’ai revu le chemin de croix de Trémel sans en être trop déçu malgré une certaine raideur.
07/03/36 Je me suis plongé de nouveau dans les scènes de la Passion. Mais l’ambiance n’y était pas. Le chemin de croix de Trézélan sera le troisième que je peins, sans interruption, sans détente, Trémel, la Baule, Trézélan en moins d’un an. Dix mois exactement.
J’ai commencé à peindre aujourd’hui sur un panneau préparé ainsi, la matière en est agréable sous le pinceau. Je peins donc décidément le chemin de croix de Trézélan à l’huile mate Lefranc (comme pour la Baule).
07/04/36 Achevé ce soir l’ébauche de la 1ère chute. J’ai donc jusqu’ici 3 panneaux entrepris dans l’ordre suivant : 2ème station, 1ère station, 3ème station.
L’harmonie de ce nouveau chemin de croix sera beaucoup plus fine et plus riche à la fois que celle du chemin de croix de la Baule dont seules 2 ou 3 stations (dont la dernière) sont vraiment miennes. Pour les autres, l’emploi d’un procédé nouveau pour moi m’a beaucoup gêné.
J’ai peint cette fois la robe du Christ avec de l’ocre rouge rompu de blanc. Réservant le rouge anglais pour faire jouer certains verts par contraste. J’obtiens ainsi plus d’éclat et de richesse relative dans mes rouges, plus des distinctions dans la richesse, surtout.
Pour la première fois, j’ai pu tirer partie de la terre de sienne brûlée, ton de base, d’une profondeur magnifique, qu’il suffit d’un peu de blanc pour dorer, alors que sans mélange elle semblerait violacée sur de grande surface ? C’est avec de la terre de sienne brûlée pure que j’ai peint la croix, dorée d’un peu de blanc par trainées et rehaussée avec dans les angles d’une lumière froide bleutée.
Ma palette se compose actuellement des : blanc d’argent, ocre jaune, terre de sienne naturelle, terre de sienne brûlée, ocre rouge, rouge anglais, bleu d’outremer, vert émeraude.
Pour le moment, je m’abstiens de nouveau du noir que je n’ai jamais su faire entrer dans ma gamme, même sous forme de gris très fin.
22/04/36 Je commence ce matin l’ébauche de la 14ème station. J’ai obtenu pour la 12ème et 13ème, une ambiance crépusculaire, dans une harmonie très différente de celle de la Baule.
Harmonie froide à la Baule, donnant l’impression d’une triste fin de jour. Harmonie chaude, dorée ici, derniers rayons d’un couchant tragique.
17/05/36 L’atelier est de nouveau vide. Hier l’Abbé Plétan, n’ayant pu venir lui-même prendre livraison du travail, m’avait envoyé son frère. J’ai eu ce matin la surprise de recevoir un télégramme m’accusant réception des stations “travail magnifique, félicitations émues – Abbé Plétan”.
J’ai peint ce chemin de croix de Trézélan dans une atmosphère de sympathie, créée par l’extrême délicatesse dont le recteur a fait preuve depuis le premier jour. Je ne lui ai soumis aucune maquette, aucun projet, il n’a pas vu le travail en cours d’exécution et me l’a payé entièrement (8.000F), avant d’en avoir la moindre idée.
Sans cette chaude confiance, tout travail d’art est impossible. Pareille délicatesse …. méritoire lorsqu’elle est poussée aussi loin, change de certains procédés. (voir ste Anne d’Auray)
Il s’inscrit parfaitement dans la lignée du mouvement du renouveau de l’art breton des “Seiz Breur”. Mais James Bouillé et Xavier de Langlais fondent, en 1929, « l’Atelier Breton d’Art Chrétien » ou en breton « An Droellenn » la spirale qui aura pour spécificité le renouvellement de l’art religieux en Bretagne : bien évidemment l’architecture, la peinture et la gravure mais aussi la sculpture, les vêtements sacerdotaux, le mobilier d’église, l’orfèvrerie, etc.; Il est dit dans la revue, « L’artisan liturgique », en parlant de James Bouillé « le grand audacieux qui en Bretagne, a eu le courage de rompre avec la routine. »
Histoire de cette commande :
Nombre d’illustration(s) : 14
Code GW : OM-CCTREZ-EO
STATION IV
STATION XIV
Illustrations associée(s) :
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Annexe(s) :
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