Journal O lo lê

A la découverte du journal O lo lê

Si Feiz ha Breizh est sans aucun doute le journal catholique breton le plus connu, le journal illustré O lo lê reste tout de même l’un des grands noms de la presse catholique bretonne. Créé par Herry Caouissin et Vefa de Bellaing, O lo lê (appel que se lançaient les bergers bretons) s’inscrit dans la suite du journal Feiz ha Breiz ar Vugale (Foi et Bretagne des Enfants), publié entre 1933 et 1939, mais fait l’audacieux pari du français pour toucher un maximum de jeunes bretons. Si quelques articles français pouvaient apparaître dans son prédécesseur (notamment sous la plume d’Ermengarde), le choix du français dans O lo lê n’a pas été sans susciter quelques interrogations mais s’avéra un choix judicieux : certains numéros furent tirés à près de 20 000 exemplaires, ce qui est remarquable compte tenu du contexte de la Seconde Guerre Mondiale.

Tout au long des 132 numéros publiés de 1940 à 1944, O lo lê publiera des articles sur l’Histoire bretonne, de Conan Mériadec à la Chouannerie ; sur le patrimoine breton, de Notre Dame du Folgoët aux croix processionnaires de Bretagne ; et sur bien d’autres sujets comme les Saints bretons ou encore les contes et traditions de nos pays. Si la direction rédactionnelle et une partie des illustrations sont parfaitement assurées par Herry Caouissin, de grands noms se succèdent comme Georges Toudouze, Xavier Haas, Etienne Le Rallic, Job de Roincé ou encore Xavier de Langlais. Plusieurs histoires originales y sont également publiées : Les loups de Coatmenez de Jeanne Coroller-Danio, le Navire de Mamm-Goz de Kerwarzin, Faik de Kerloc’h de Georges Toudouze ou encore Gonéri, le filleul de Cadoudal, d’Hervé Cloarec.

O lo lê, en parallèle du journal, se développe également en maison d’éditions, avec la publication d’un certain nombre d’albums destinés aux jeunes bretons, comme Une Grande et Belle Histoire, celle de notre Bretagne, illustré par Étienne le Rallic en 1941, l’Histoire de ma Bretagne d’Herri Caouissin en 1943 ou encore Le mystère du château du Taureau par Job de Roincé, en 1943.

« L’hebdomadaire illustré des petits bretons », dont la devise est Doue ha Breizh (Dieu et la Bretagne), s’arrête une première fois le 28 Mai 1944, un mois après la publication du dernier numéro de Feiz ha Breizh en Avril 1944. Quelques années plus tard, en 1970, Herry Caouissin tenta de relancer l’aventure en publiant l’Appel d’O lo lê, dans la lignée d’O lo lê : bimensuel destiné aux jeunes bretons, les 26 numéros mettent magnifiquement en avant l’Histoire et la culture bretonnes, avec de superbes dessins de Remy Bourlès ou encore Robert Micheau-Vernez. L’Appel d’O lo lê disparaitra à son tour en 1974, sans avoir à ce jour trouvé de remplaçant.

O lo lê, puis l’Appel d’O lo lê, resteront de beaux témoins de cet amour de la Bretagne d’une poignée de courageux, à commencer par Herry Caouissin : que ce soit par la qualité des articles, la beauté des dessins ou encore la variété des thèmes abordés, ces journaux ont su apporter une belle réponse à tous ces jeunes générations qui se demandaient ce qu’était la Bretagne.

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