1932-33 La technique du LAP
Titre : La technique du LAP
Pour ses Œuvres monumentales, Xavier de Langlais explore une nouvelle technique développée en architecture Art Déco depuis 1923.
Le «LAP» du ciment émaillé
Seconde expérience de chemin de croix pour Xavier de Langlais. Elle est audacieuse par sa technique : le LAP : «la pierre cristal aux milles nuances», capable de durer «des siècles» l’a totalement séduit. C’est un matériau breveté par une société à Antony: procédé découvert par une artiste : la cantatrice Sperenza Calo qui en dépose le brevet en 1923 avec son mari Jean Charles Séailles ingénieur chimiste. Initialement adapté à la construction art-déco qui en fait un grand succès, ce procédé est adopté par de nombreux artistes : Raoul Dufy, Léonard Foujita, Jacques Grüber …
Sperenza Calo et son mari se chargent personnellement de l’interprétation en Lap à partir du carton confié par l’artiste et en étroite collaboration avec celui-ci.
Xavier de Langlais fait adopter le LAP par l’atelier An Droellenn, l’atelier Breton d’Art Chrétien. Il en fait la publicité par des prospectus : «moins coûteux que la mosaïque, plus résistant que n’importe quel matériau naturel ou artificiel, un panneau de lap est une véritable fresque pétrifiée à surface lisse, polie comme un miroir.»
En 1933 il expose à Nantes une «station de chemin de croix en Lapis-lazuli». Ce chemin de croix proposé sur dépliant, deux tirages identiques furent vendus pour l’église de Mérillac et la chapelle de l’école St Gabriel à Pont L’abbé. Il propose aussi Sainte thérese.
Sur le prospectus du LAP
Dimensions : 50*80 pour chaque station. 4 cm d’épaisseur et 65 Kg
Nombre de stations : 14
Histoire de cette 1ere commande :
Eglise de Merillac (22) Chemin de croix réalisé par Xavier de Langlais en 1932 sur plaque de ciment émaillée en LAP
Seconde expérience de chemin de croix pour Xavier de Langlais. Elle est audacieuse par sa technique : le LAP : “la pierre cristal aux milles nuances”, capable de durer “des siècles” l’a totalement séduit. C’est un matériau breveté par une société de Malakoff, qu’il a fait adopter par l’atelier An Droellenn. Il en fait la publicité par des prospectus : “moins coûteux que la mosaïque, plus résistant que n’importe quel matériau naturel ou artificiel, un panneau de lap est une véritable fresque pétrifiée à surface lisse, polie comme un miroir.”
L’église Saint-Pierre de Mérillac (Côtes-d’Armor), édifiée en 1863, était dépourvue de chemin de croix. En 1932 l’abbé Turmel passe commande à Xavier de Langlais d’un chemin de croix en Lap. Les motivations du prêtre pour ce choix audacieux ne sont pas connues, faute d’archives : souhait de promouvoir la création bretonne, ou simples raisons économiques ?
Les panneaux respectent la contrainte du Lap : une peinture en aplats séparés par un trait délimitant les zones chromatiques, à la manière du cloisonnisme. Chaque scène est encadrée d’un bandeau noir intégré dans la masse. Xavier de Langlais ajoute à son traitement du chemin de croix une manière japonisante, une forme de manga avant l’heure. Les scènes ne montrent jamais le Christ en entier ou vu de loin, mais toujours un détail d’une posture, des personnages souvent décentrés qui semblent vouloir rentrer dans le cadre.
Les deux séries sont identiques : celle de Merillac et celle de Pont l’Abbé. Une station isolée a été retrouvée récemment qui servait de témoin pour en faire la promotion auprès du clergé.
Une déclinaison en plus petite taille était proposée, ainsi que Ste Thérèse qui n’ont pas eu le succès escompté.
En 1933 il expose à Nantes une “station de chemin de croix en Lapis-lazuli”.
Histoire de cette 2ème commande :
Chemin de croix réalisé par Xavier de Langlais en 1933 sur plaque de ciment émaillée en LAP pour la chapelle du pensionnat St Gabriel de Pont L’Abbé (29)
L’année suivante, une deuxième commande lui est faite, à Pont-L’Abbé (Finistère). Les frères de Saint-Gabriel viennent de construire une chapelle, et le bulletin de l’école en vante les motifs celtiques : « L’intérieur de la chapelle répond en tous points à la sobre beauté de l’extérieur : peintures murales délicates, ton gris pierre et ton crème, coupées par une frise de mosaïque aux motifs celtiques ; lampes du sanctuaire et appliques en fer forgé de style également celtique ; lambrissage de chêne ; c’est l’harmonie la plus parfaite de tout l’ameublement intérieur ». Ici c’est probablement l’aspect novateur et régionaliste qui aura encouragé les commanditaires. Xavier de Langlais se félicite de l’excellent contact reçu à Pont-L’Abbé :
«Ce mercredi 29 mars 1933. Retour de Pont-L’Abbé. Journée féconde. Confirmation de la commande d’un chemin de croix. M. Durand est un homme d’une extrême courtoisie, très jeune et très actif… J’ai rencontré à Pont-L’Abbé beaucoup de sympathie pour mon œuvre. J’avais besoin de ce réconfort après mon arrivée triste à Quimper.
Vendredi 5 mai 1933. Visite sympathique du directeur du pensionnat St-Gabriel de Pont-L’Abbé. Vente d’un chemin de croix en Lap. Cet encouragement précieux vient à son temps ! »
La chapelle de Pont-L’Abbé a perdu progressivement de son usage après la guerre et est devenue salle de conférence. Les panneaux du chemin de croix sont alors remisés au grenier, puis en 2007 sont installés à la chapelle de la Clarté en Combrit, où ils sont toujours visibles aujourd’hui.
Les quatorze stations traditionnelles sont placées de part et d’autre de la nef,
Code XL : OM-CCPLOE-EO
Station I
Station II
Station III
Station IV
Station V
Station VI
Station VII
Station VIII
Station IX
Station X
Station XI
Station XII
Station XIII
Station XIV
Illustrations associée(s) :
repereautre
Annexe(s) :
repereannexe
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