1936 Inizi ar Yaouankiz – poème publié de Xavier de Langlais – Revue Synthèse
Les poésies
Xavier de Langlais commença par publier de la poésie. C’est dans la revue Gwalarn, revue
littéraire dirigée par Roparz Hemon utilisant l’écriture K.L.T. et créée en 1925 qu’il publie son
premier poème. Il paraît assez logique qu’il publie ses premiers écrits dans la revue utilisant le
breton qu’il a appris à la Sorbonne à la fin des années 1920. La revue littéraire de Roparz
Hemon est une revue se distinguant de Dihunamb, revue plus populaire du Brehoneg biù comme l’aimait à le rappeler régulièrement Loeiz Herrieu dans ses articles du même nom. Ainsi, Xavier de Langlais, bien que Vannetais de cœur mais ayant toujours défendu l’idée d’un breton littéraire à l’écrit, publia ses premières œuvres dans Gwalarn.
Inizi ar Yaouankiz
Inizi ar Yaouankiz “Les îles de la jeunesse” est un poème publié dans la revue « Synthèse » en juillet 1936. C’est le premier poème qu’il « commet sur commande » comme il l’indique dans son journal (Journal XL 13/06/1936), commande faite par le directeur de la revue : Paul Gaultier. Pour ce faire, il est rémunéré 150 francs. Ce poème à la particularité d’avoir été pensé avec une gravure du même nom qui n’a finalement pas été publiée.
Cette gravure est aujourd’hui conservée au Musée de Bretagne à Rennes ( Musée de Bretagne, n° inventaire 995.67.480). Elle est d’ailleurs présente dans le livre Xavier de Langlais et la
Bretagne (DELOUCHE(1999). p.132). La collection du Musée de Bretagne comporte neuf épreuves de cette gravure dont trois avec un emplacement clairement laissé pour un texte. (Musée de Bretagne, n° inventaire 2008.32.13.3 / 2008.32.13.2 / 995.67.226) Il s’agit donc bien là de la gravure qui était censée accompagner le poème Inizi ar Yaouankiz mais qui n’a finalement pas été imprimé. Le paysage qui y figure est inspiré de l’île d’Ouessant (Journal XL 13/06/1936). On peut donc désormais dater cette gravure de juin 1936.
Le poème est, comme l’écrit l’auteur « une sorte d’invitation au voyage » (journal XL). Il est en effet rédigé à la première personne du pluriel et illustre un couple partant en bateau vers les îles de la « vraie jeunesse ». Le texte est rédigé en écriture K.L.T. et est divisé en quatre strophes : deux quatrains et deux tercets composés de décasyllabes.
Les archives de Xavier de Langlais comportent plusieurs épreuves de ce poème. La dernière
version a été corrigée et annotée par Youenn Drezen. Être relu par des bretonnants aguerris tels que Youenn Drezen fait partie du processus de correction de Xavier de Langlais. Il l’a déjà fait par le passé pour la pièce de théâtre An div zremm par exemple. Il est intéressant de constater qu’il va prendre en considération presque toutes les corrections proposées par Youenn Drezen comme par exemple : « Fromet oun va breur… » au lieu de « Lorc’h am eus va breur… » ce qui retire d’ailleurs une couleur vannetaise à son texte, le mot Lorc’h, étant utilisé localement pour traduire l’effroi ou l’épouvante.
Une traduction française de l’auteur a également été publiée dans ce même numéro de
Synthèse (LANGLEIZ (1936a), p.88. Annexe II.2)
Voir le détail des couleurs étudiées par Xavier de Langlais :
1936 Inizi ar Yaouankiz – étude de gravure pour un poème – non publié
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